Première rencontre entre Macron et le pape au Vatican

Le chef de l’Etat français, qui sera accompagné par son épouse Brigitte, des ministres Gérard Collomb (Intérieur et Cultes) et Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères) est attendu à 10h au Saint-Siège pour un tête-à-tête qui devrait durer une trentaine de minutes.

Il s’entretiendra ensuite avec le cardinal, secrétaire d’Etat Monseigneur Pietro Parolin, qui sera également présent à un déjeuner à la villa Bonaparte, le siège de l’ambassade de France au Vatican, avant une rencontre avec la communauté française et une conférence de presse.

Un an après leur premier entretien téléphonique, Emmanuel Macron “aura à coeur de présenter au pape son approche transversale” sur la question migratoire, souligne l’Elysée, et insistera sur l’importance d’améliorer la réponse européenne, à quelques jours d’un Conseil européen qui s’annonce houleux.

Le pape, qui avait réservé l’un de ses premiers déplacements en 2013 à l’île italienne de Lampedusa, où il avait fustigé “l’indifférence” du monde à l’égard de migrants, n’a pas mâché ses mots ses cinq dernières années sur la gestion européenne des flux de migrants traversant la Méditerranée.

Dans une interview à Reuters la semaine dernière, François a notamment mis en garde l’Europe contre un “hiver démographique” si le continent se fermait aux migrants et dénoncé les “psychoses” alimentées selon lui par les populistes.

“PAS DE DIMENSION SPIRITUELLE”

La question des Chrétiens d’Orient, qui sera au coeur d’une mission qu’Emmanuel Macron entend lancer dans les prochains jours et qui devrait déboucher sur un rapport dans trois mois, sera également abordée. Celles du climat et de l’aide au développement pourraient également être évoqués.

Emmanuel Macron prendra symboliquement possession au cours d’une cérémonie de la stalle qui marque son titre de premier et unique chanoine d’honneur de la basilique Saint-Jean du Latran. Ce titre est remis de façon automatique aux dirigeants français en vertu d’une tradition qui remonte à Henri VI.

A l’exception de Georges Pompidou, de François Mitterrand et de François Hollande, tous les chefs d’Etat français de la Ve République depuis le Général de Gaulle en 1967 ont fait le déplacement à Rome pour prendre possession de ce titre.

Anticipant les potentielles critiques sur une atteinte à la laïcité, l’Elysée a insisté sur le fait que cette cérémonie n’avait “aucune dimension spirituelle mais une signification honorifique et historique”.

“Chanoine n’est pas un titre religieux mais laïc (…) il n’y a pas d’enjeu de laïcité”, a-t-on souligné, deux mois après le discours des Bernardins qui avait été bien perçu par les catholiques mais décrié par l’opposition comme une “atteinte sans précédent à la laïcité”.

Interpréter cette visite au pape “comme un nouveau pas en avant vers les catholiques paraît complètement abusif puisque chacun de ses prédécesseurs l’a fait”, a-t-on ajouté. Emmanuel Macron “a dit à maintes reprises qu’il était agnostique, il revendique sa formation jésuite, il revendique d’avoir été baptisé à 12 ans mais il revendique aussi aujourd’hui d’être en marge de l’Eglise”.